PMU : L’Avenir des Courses Hippiques est en péril !

Le PMU, opérateur historique des paris hippiques en France, a longtemps soutenu la filière équine et ses passionnés. Cependant, les récentes décisions stratégiques inquiètent. Le directeur marketing actuel semble éloigner le PMU de son ADN, mettant en danger l’essence même des courses hippiques ainsi que leur avenir.

Les hippodromes s’éteignent, vidés par une philosophie du PMU qui perd son identité, son âme et tout désir...
Les hippodromes s’éteignent, vidés par une philosophie qui perd son identité, son âme et tout désir…

Une philosophie en danger

Le directeur marketing du PMU a déclaré que « le mythe du turfiste qui ne parie que sur les courses n’existe plus ». Cette déclaration montre une rupture. Elle oublie la richesse des courses hippiques, basées sur la connaissance et l’analyse. Les parieurs ne jouent pas pour tenter leur chance comme dans un jeu de grattage. Ils utilisent leur expertise pour « maîtriser » une partie du hasard.

Les courses valorisent l’observation et la connaissance des chevaux, des jockeys et des terrains. Ce glissement vers des mécaniques aléatoires va à l’encontre de l’essence des courses hippiques.

Olivier Pribile, directeur Marketing du PMU, annonçait la couleur le 12 janvier dernier chez nos confrères de ParisTurf

L’Option Max : Une dérive symbolique du PMU

Prenons l’exemple de l’option Max, intégrée au Quinté+. Le principe est simple mais s’éloigne grandement de la philosophie des paris hippiques :

  • Vous choisissez un numéro Max entre 1 et 30, ou le système en attribue un.
  • Au départ de la course, 7 numéros Max sont tirés au sort.
  • Si le « numéro Max gagnant » sort, vos gains sont multipliés par 10.

Ce système semble offrir une opportunité exceptionnelle, mais il repose sur le hasard. Si le pronostic échoue mais que le tirage Max réussit, les nouveaux parieurs risquent d’être frustrés. Ils pourraient abandonner, pensant que les courses ne sont qu’une loterie.

Et ça ne s’arrête pas là : le PMU vient de lancer le Twister dans son appli hippique. Il s’agit d’un jeu rapide où l’on peut multiplier sa mise jusqu’à 1000 fois en quelques minutes, entre deux courses. Un concept tiré du poker, sans lien avec les chevaux ou l’analyse, qui confirme cette dérive vers une loterie déguisée et qui, par ailleurs provoque un tollé chez les turfistes de longue date.

Des publicités sans chevaux : Une identité effacée

Une publicité sans âme réalisé par le PMU qui ne donne pas cher de son avenir
Encore un exemple d’une publicité sans âme où l’on ne voit pas le moindre cheval…

Les dernières publicités du PMU ne montrent plus trace de chevaux ou de courses hippiques, pourtant au cœur de son ADN. Ces spots fades, avec leurs slogans creux et leurs images passe-partout, pourraient vendre un ticket de loterie, une appli de poker ou même une machine à sous. Dans une honte à peine voilée, ils cherchent à dissimuler que leur activité repose sur les courses de chevaux. Ils l’ensevelissent sous un vernis de marketing insipide. Cette stratégie efface l’âme du turf et désoriente le grand public, qui ne sait plus ce que le PMU représente. Pour les turfistes passionnés, c’est une gifle : voir leur univers réduit à une coquille vide est une trahison de plus dans cette dérive.

L’Abandon des courses nationales au profit de l’étranger

Un autre choix étonnant est la priorité donnée aux courses étrangères sur les plateformes mobiles et les points de vente. Des courses à Sha-Tin, Maroñas ou Vienne sont mises en avant, tandis que de nombreuses courses françaises intéressantes sont ignorées. Pourtant, une petite course à Châteaubriant peut générer plus de 16 000 euros de mises, contre seulement 6 500 euros pour une course à Mönchengladbach à heure de diffusion similaire.

Alors qu’il manque déjà plus de 40 millions dans les caisses du PMU (Radio Balance, émission du 21 février 2025). En privilégiant des courses peu suivies à l’international, le PMU se tire une balle dans le pied. L’offre étrangère peut avoir sa place en ligne, mais elle ne devrait jamais prendre le pas sur les courses locales, qui sont le cœur du pari hippique en France.

PMU : Des rapports en chute libre

L’un des problèmes les plus criants du Quinté actuel réside dans ses rapports, qui ne reflètent plus le risque pris par les parieurs. Prenons l’exemple du Quinté du 31 janvier 2025 : les rapports étaient désastreux, avec un Quinté en ordre à 5 457,60 €, mais un désordre à seulement 45,40 € – un montant ridicule pour un pari aussi complexe. Pis encore, le Tiercé désordre, pourtant moins risqué, payait mieux avec 51,90 € ! Cette anomalie s’explique par la multitude de bonus introduits par le PMU, qui diluent les gains. Selon la répartition de ce Quinté, 34,97 % des parieurs ont touché le désordre, et 56,23 % ont bénéficié de l’e-Bonus 4sur5, pour un maigre 4,00 €, tandis que l’e-Bonus 3 rapportait 3,40 €.

Le quinté désordre du 27/02/2025 à 210€ malgré l’arrivée d’un cheval à 100/1, c’est devenue monnaie courante…

Ces gains dérisoires ne suffisent pas à contenter les parieurs, ni même à leur donner envie de rêver ou de s’investir davantage dans les courses. Au contraire, ils réduisent drastiquement les rapports pour ceux qui trouvent les 5 chevaux. Le Quinté devient ainsi peu attractif et transformant une expérience passionnée en une simple loterie décevante. Ce système pénalise les turfistes experts et décourage une approche analytique, au profit d’une mécanique qui éloigne les amateurs d’un jeu qu’ils chérissent.

Des parieurs déçus : Une insatisfaction grandissante

Certains parieurs sont exaspérés par cette stratégie. Un turfiste a déclaré : « Je ne dépense plus un centime au PMU. Les rapports sont mauvais et il y a peu de courses françaises. Chez certains concurrents, l’offre est beaucoup plus intéressante. »

Cette insatisfaction pourrait porter préjudice à long terme.

Je ne dépense plus un centime au PMU. Les rapports sont mauvais et il y a peu de courses françaises. Chez certains concurrents, l’offre est beaucoup plus intéressante.

Christophe, ex-client PMU

Cette insatisfaction se fait entendre jusque sous les publications du PMU sur les réseaux sociaux. On peut y voir les parieurs exprimer leur exaspération face à la baisse des enjeux et aux choix stratégiques de l’opérateur. Par exemple, en réaction à une baisse des mises pour le Prix Bold Eagle (4 544 341 € en 2025 contre 5 369 653 € en 2024), un quintéiste déclarait le 25 janvier 2025 : « Même moi qui suis un quintéiste à la base, je commence à délaisser ce jeu. Les simples et reports sont bien plus intéressants. Hors quinté ordre qui sourit en majorité aux joueurs de spot et de hasard ».

Un autre ajoutait : « Les rapports du quinté sont indignes, les bonus sont nuls et le PMU privilégie les courses étrangères au détriment des courses françaises qui attirent pourtant encore du monde. À ce rythme, les turfistes vont tous partir chez la concurrence, et la filière équine française va en pâtir ». Ces témoignages, partagés par de nombreux passionnés, révèlent une tendance inquiétante : les parieurs traditionnels, découragés par les rapports faibles et l’orientation hasardeuse du PMU, risquent de déserter, menaçant l’avenir de la filière hippique.

Les rapports du PMU frustrent
Tout comme Gi-hun de Squid Game, les parieurs ont de quoi être frustrés par les courses hippiques !

Un risque pour la filière hippique

Ces choix stratégiques ont des conséquences concrètes sur la filière hippique. Prenons un exemple frappant : le Quinté de plat à Auteuil, disputé le 24 février 2025, n’a généré que 1 935 663 € de mises en point de vente – l’un des pires résultats historiques pour cet événement. L’an passé, pour une course de plat, les mises s’élevaient à 2 485 527 €, soit une baisse de près de 22 %. Cette chute alarmante reflète le risque de voir les turfistes traditionnels se détourner d’un PMU qui, en misant sur des mécaniques aléatoires comme l’option Max, s’éloigne de l’essence analytique et passionnée des courses hippiques.

Miser sur une modernisation intelligente

Au lieu d’adopter des stratégies à court terme inspirées des jeux de hasard, le PMU devrait miser sur une modernisation intelligente. Cela pourrait inclure une meilleure digitalisation des outils et des contenus pédagogiques pour aider les nouveaux parieurs à comprendre les courses. Il faudrait aussi valoriser les aspects stratégiques et sportifs de ce milieu unique.

Il est encore temps de revenir à une approche qui respecte l’essence des courses hippiques et assure la pérennité de cette filière historique. J’en appelle à tous nos confrères et aux médias hippiques : il est de notre devoir collectif d’agir et de défendre les courses contre cette dérive inquiétante. Ensemble, nous pouvons préserver ce patrimoine et garantir un avenir respectueux des valeurs des courses hippiques.


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